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#6 - La lettre d'info 100% poésie
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Allez, allez, les amis et les amies, une nouvelle fois :
Place au poème !
La poésie au-delà de toute consommation
et le poème s’achève sur une sorte d’appel
La poésie ultime refuge
porteuse d’une grâce primitive
valeur suprême et inviolable
La poésie contre toute société
de la richesse et de l'accumulation
Avec vous, plus que jamais, pour prendre l’air
LA POÉSIE CONTRE TOUTE ATTENTE !
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À Luc Warneck
Patiences du sculpteur de temps
Tout le temps est là
Sièges où trônent les siècles ils s'y font de nos rêves de corps quand nous projetons nos images d'assis sur la matière vivante nous la plions alors à notre image et à tous les rêves que nos images portent trainent accueillent drainent accrochent
Sièges défaits de nos corps jusqu'à la mort jusqu'à l'éclatement désarticulés gisants dérisoires figures de corps disloqués au bas de quelque décharge machines usées ridiculement lascives chargées de fausses promesses faux espoirs abandonnées délaissées sur un trottoir incertaines trônes pourtant que rien ne peut déchoir portant des temps plus lourds fiers de tous les corps vautrés affalés perdus
Tout le temps est là
Sièges où dialoguent les temps hommes œuvrant pour leur donner forme scie serpe rabot mèche rape trusquin varlope herminette ciseau maillet vilebrequin guillaume objets de patience et de calme (tout le temps est là) est-elle fortuite la rencontre entre un pied tourné et un dossier à la lyre un barreau de ce siècle et un montant de l'autre conjugaison aléatoire des douze pièces de la chaise année de bois que le temps éparpille et que rassemble l'art
Patience encore
Tout le temps est là
dans la violence (lente -mais violence-) des nécessités végétales et minérales - herbes feuilles ronces assauts saisonniers de la terre écumes prurits larves vers grouillements vie silencieuse secrète inexorablement renaissante et sans cesse présente de toutes parts poussant ou comme immobile dansant caressant l'air à l'entour l'embrassant l'enserrant l'encerclant et durcissant en cercle embrassade caresse danse arbres sans cesse ils brassent leurs ramures ils n'occupent pas l'espace ils le créent
Sièges où s'unissent les temps des hommes leurs rêves et celui de la terre
Patience encore
Terre -pierres en elles-mêmes envolées- lentes- squelette de l'eau qui du dedans pousse les herbes les feuilles les ronces les arbres et nous-mêmes constructions d'eau qui portons nos roches en dedans suc ralenti de l'arbre tout le temps est là qui s'y terre
Patience:
saisir le temps ce n'est pas le savoir c'est l'apprendre
non le chercher- le construire
Raphaël Monticelli
mai-juin 87
(Sur des œuvres de Luc Warneck, in catalogue de l’exposition de l’artiste centre culturel de la paix d’Hiroshima, 1987)
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"Je vis avec des idées d’herbe, des notions de grands espaces, des enivrements de sauvagerie, des déflagrations de liberté, mais au vrai, je vis sous la carapace du tremblement. "
Louis Calaferte, Limitrophe
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Si tu veux… - Bruno Doucey
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Si tu veux retrouver
la trace de tes pas
va
là où tu n’es
jamais allée
noue un pacte
avec l’inconnu
et cherche ton visage
à la fenêtre
Si tu veux
comprendre ta vie
écoute
les langues inconnues
qui bruissent en toi
scrute les glyphes
du silence
et verse le vin noir
du mystère
sur l’eau claire
de ton sourire.
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Lettre d'un soldat - Sandrine Davin
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Sur un sol nauséabond
Je t'écris ces quelques mots
Je vais bien, ne t'en fais pas
Il me tarde, le repos.
Le soleil toujours se lève
Mais jamais je ne le vois
Le noir habite mes rêves
Mais je vais bien, ne t'en fais pas…
Les étoiles ne brillent plus
Elles ont filé au coin d'une rue,
Le vent qui était mon ami
Aujourd'hui, je le maudis.
Mais je vais bien, ne t'en fais pas…
Le sang coule sur ma joue
Une larme de nous
Il fait si froid sur ce sol
Je suis seul, je décolle.
Mais je vais bien, ne t'en fais pas…
Mes paupières se font lourdes
Le marchand de sable va passer
Et mes oreilles sont sourdes
Je tire un trait sur le passé.
Mais je vais bien, ne t'en fais pas…
Sur un sol nauséabond
J'ai écrit ces quelques mots
Je sais qu'ils te parviendront
Pour t'annoncer mon repos.
Je suis bien, ne t'en fais pas…
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Quel est ce cri… - Stéphane Juranics
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quel est ce cri
à peine audible dans la nuit
il faut se taire
pour entendre son écho
s’élever sans fin
jusqu’au silence du firmament
est-ce lui que l’on perçoit
dans le murmure des grillons
dans le froissement des feuilles de tilleul
ou dans le chant des chardonnerets
annonçant l’aube des longues journées d’été
annonçant l’ombre des longues journées d’attente
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Bientôt - Valérie Durif
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Une calme fatigue enivre les témoins du crépuscule. Bientôt, la froideur de la nuit. Trouver, vite, sécurité du gîte. Le sommeil bercera les dernières peurs du jour. Rêves en belle légèreté. Chaleur heureuse du lit. Il faudra, demain, retourner dans les givres de l’aube. Oublier la tendresse du sérail des étoiles. Firmament joyeux. Maintenant, avancer dans les silences du petit matin. Pas qui se traînent, manque de courage. Réchauffée par des sourires naissants, compagnons d’infortune de l’aurore. Le tramway emmène son monde vers l’ailleurs. Où tout devient travail harassant. Et, tenter de rêver, tout le jour durant, aux beautés de la voie lactée.
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Espace Pandora - Agitateur poétique
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